Page:Séverine - Notes d'une frondeuse, 1894.djvu/196

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
185
NOTES D’UNE FRONDEUSE

Chincholle, lui, continue à stupéfier la Belgique par ses prodigalités. À vrai dire, il a été prié, par un tas d’amis, de faire leurs emplettes ; il est « chargé d’affaires » à sa façon — et il s’en acquitte avec un zèle qui enthousiasme les Bruxellois !

Il a acheté une eau-forte de Jacque ; il a acheté deux autres eaux-fortes encore : La meute, et La curée. Mais n’anticipons pas sur ses acquisitions !

Le numéro 34 est bizarre. C’est un portrait de plus en plus équestre du général, signé André Laroudie, et exécuté en cheveux ! Ça n’est pas plus vilain qu’autre chose, moins même, d’une patience touchante… et ça se solde quarante-cinq francs.

Une aquarelle de la Revue de 1886, par Edmy, mais impersonnelle alors, vue de loin et de haut (comme ces batailles de Louis XIV, qui ressemblent tant aux macédoines de légumes avant qu’on les ait battues), atteint 150 francs.

Un émail de Charlotte de Vernon — portrait à mi-corps du ministre de la guerre en grande tenue — est adjugé 75 francs.

Les œillets rouges se débitent comme pommes au marché : ceux en gerbe, de Pauline Astruc, trouvent amateur à 50 francs, ce qui n’est pas cher, car ils sont vraiment jolis ; ceux en bouquet, de Jean Camme ; ceux en poignée, de Marie Kekler, sont payés 26 et 65 francs. La Porte de Tunis, aquarelle signée P. Pascal, 1885, est acquise par un tiers pour le compte du capitaine Driant. Coût : 80 francs.

Le fusain de Bœtzel, presque grandeur nature, dont j’ai parlé au début, ne dépasse pas 110 francs. Une aquarelle de Detaille : En observation, monte jusqu’à 540 fr.

Deux paysages de Carl Rosa, chaleureusement dédiés : Torre de los Moros (Granada), et le Village de