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NOTES D’UNE FRONDEUSE

170 francs. Une mignonne cafetière s’est adjugée 155 francs ; deux salières doubles à godets de verre bleu, 120 francs ; un porte-verre avec cuillère, 65 francs.

Et la bataille des bijoux et des céramiques a commencé !

Elle a été rude, non que les objets valussent beaucoup intrinsèquement, mais parce la passion s’en mêlait. Un de nos confrères de Londres, opérant d’après les instructions de lord Clomwell, pair d’Angleterre, a fait une terrible concurrence au bon vouloir français. La jolie Kanjarowa, l’étoile de l’Alcazar bruxellois, enchérissait aussi avec ardeur, et achetait, achetait, achetait !…

Cependant les amis de l’ancien temps ont pu recueillir quelques reliques, d’autant précieuses qu’elles étaient plus intimes. M. Le Senne, pour Millevoye, a acheté l’épingle à l’œillet, or émaillé de rouge à cœur de brillant, prix : 85 francs. M. Deneuvillers, pour 42 francs, a acquis une épingle d’argent, pièce romaine ; deux autres, presque identiques, la première au nom de M. Revest, la seconde pour M. Paul Lenglé, ont coûté 28 et 55 francs. Quelqu’un, pour M. Denécheau, a payé 75 francs l’épingle à chapeau de général, panaché d’un œillet et cocardé de tricolore. Une bague chevalière a été acquise 40 francs par Zunc, le président des comités révisionnistes de Neuilly. Enfin, Chincholle, pour 55 francs, a fait emplette d’une paire de boutons de manchettes d’or, à jours.

Les autres bijoux ont été adjugés à des indifférents ; je le crois, du moins. Voici les prix des principaux objets : la chaîne de montre avec cachet en or anglais et médaille de Saint-Georges, 195 francs ; deux boutons