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LES LÉGENDES

VERGOIN


Une des plus folles, une des plus cruelles, une des plus ironiques fumisteries de notre époque est celle dont fut victime, cinq années durant, ce pauvre Vergoin, qui vécut comme un juste — parfaitement ! — et mourut comme un sage.

Et, recevant le billet de faire-part qui conviait, hier, les amis à ses obsèques, j’ai éprouvé un peu de l’impression pénible qu’on ressentirait à apprendre qu’à la suite d’une « bonne farce » (telle qu’en machinait Romieu, telle qu’en inventait Sapeck), un brave homme de pipelet ou d’épicier serait mort, congestionné de saisissement, recevant, sur sa nuque comique, le coup du lapin.

Le coup du lapin !… Vergoin fut accusé de l’avoir pratiqué, au détriment du boursicot et de la renommée de mademoiselle de Sombreuil, Et la calomnie ne s’en