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JULES FERRY


Le voici mort, celui qui diffama, fusilla les Parisiens ; celui qui violenta les consciences chrétiennes ; celui qui envoya nos petits soldats, nos fils, la chair de notre chair, trépasser au pays jaune, des fièvres ou des supplices !

Il fut le contempteur de toute idée grande ; il arracha, de ses mains brutales, les lis mystiques et les rouges immortelles ; il piétina toute foi — aussi ne se lamentent, autour de son cercueil, que ses partisans, ses clients ; ceux qui espéraient en sa protection ou escomptaient son crédit.

Certes, il eut d’autres adeptes : les amoureux de la force ; les respectueux de la poigne ; tous les mâles épris de servage qui, comme la femme de Sganarelle, aiment à être battus. Tous se désolent, l’échine libre…

Mais les faubourgs sont demeurés froids, mais les boulevards sont restés indifférents ; houleux pas plus que d’habitude, sillonnés de curiosité et non d’émotion.

C’est que le populaire est croyant. En quoi ? Je ne le