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NOTES D’UNE FRONDEUSE

Quand ils ne souhaitaient que cela, ça allait encore. Mais, une fois, un bonhomme à côté de moi a crié :

— Je veux être reçu ; j’ai des comptes à régler !

Il y avait là une dizaine de mandataires du peuple… ce qu’ils ont détalé !…

Je ne comprends pas, dans cette série à la rose, Jean Baffier, sculpteur par état et gas du Berri par vocation, Celui-là est un fantaisiste. Il n’y eut guère ce jour-là, au Palais-Bourbon, qu’un sport à l’instar du mont Ida ; un concours de chevelures entre Germain Casse, Clovis Hugues, et Jean Baffier.

Les assistants n’ont vraiment pas dû s’ennuyer, devant ce tableau vivant : les Trois Grâces, de Pierre-Joseph Proudhon !

Et le tranche-lard de Jean Baffier — un accessoire ! — s’est, m’a-t-on dit, égaré dans la tignasse de Clovis où, malgré tous les efforts, il a été impossible de le retrouver. Tel Slanley, perdu dans les forêts vierges, restait inaccessible aux explorateurs !

Nous voilà loin du boulangicide rêvé ; mais c’est qu’une ironie me gagne quand je pense aux députicides — oh ! le vilain mot ! vous ne trouvez pas que ça ressemble à insecticide ? — aux députicides, dis-je, qui ont, à diverses reprises, ébaubi le collège électoral.

J’en puis d’autant mieux sourire que, tant tués que blessés, personne n’est resté sur le carreau ; et qu’il n’y a guère à plaindre, présentement, que les pauvres assassins, soumis à un système de douches bien mieux utilisable envers leurs victimes.

Puis, la Chambre a eu si peur ! Les oncles conscrits du régime parlementaire ont manifesté un tel trac ! Il y a eu de si jolies galopades dans les couloirs ! Et, sauf