1654
dition, je lui en offrirai : j’ai ouï dire que c`est une personne de service[1].
Je suis ravi d’être bien avec Messieurs vos oncles[2]. Jalousie à part, ce sont d’honnêtes gens, mais il n’y a personne de parfait dans le monde ; s’ils n’étoit jaloux, ils seroient peut-être quelque chose de pis. Avec tout cela je ne les crains pas trop, et en voulez-vous savoir la raison, Madame ? c`est que je vous crains beaucoup, et que vous êtes cent fois plus jalouse de vous-même qu’eux.
Toujours quelques douceurs, Madame ; je ne m’en saurois tenir ; mais il n`y a pas de danger, à cette heure que Mme de la Trousse[3] voit mes lettres.
J’oubliois de vous dire que j’écris à M. de Coulanges sur la mort de Madame sa femme[4]. Mme de Bussy me mande que je lui ai bien de l’obligation de ce qu’il a fait pour moi à la chambre des comptes. Ce qui redouble le déplaisir que j’ai de la perte qu’il a faite, c’est que j’appréhende qu’il n’aille devenir mon quatrième rival[5] ; car il y avoit assez de disposition du vivant de sa femme, mais sa considération le retenoit toujours.
- ↑ La marquise d’Uxelles passait pour être fort galante. Il y a dans les Air et Vaudevilles de cour, dédiés à Mademoiselle (Sercy, 1665, p. 295), un couplet très-mordant qui paraît être dirigé contre elle.
- ↑ Sur les Coulanges, oncles de Mme de Sévigné, voyez la Généalogie, p. 344, et la Notice, p. 145 ; sur l’abbé de Livry en particulier, p. 23.
- ↑ Henriette de Coulanges, veuve de François le Hardi, marquis de la Trousse, tué au siège de Saint-Omer le 8 juillet 1638, était sœur de Marie de Coulanges, mère de Mme de Sévigné. Voyez la Généalogie, p. 344.
- ↑ Marie le Fèvre d’Ormesson, sœur d’Olivier d’Ormesson, morte le 5 juillet 1654, âgée de quarante-huit ans. Son mari, Philippe de Coulanges lui survécut de peu d’années : il mourut le 11 juin 1659.
- ↑ Les trois rivaux dont veut parler Bussy sont sans doute le prince de Conti, le surintendant Foucquet et le comte du Lude. Voyez la Notice, p. 59, 63, 64.