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1656

qui se porte fort bien, aux enseignes qu’il me demanda un jugement pour un cavalier qu’il répétoit, et que je le condamnai.

L’affaire du régiment de Saint-Abre est échouée pour la Châtre et pour Biscarat[1], et M. le Cardinal ne la veut faire pour personne, à ce qu’il dit. Adieu, ma belle cousine[2].



40. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN
À MADAME DE SÉVIGNÉ.

La nuit du 15e au 16e juillet, les ennemis ayant attaqué les lignes du maréchal de la Ferté, battirent son armée, et le prirent prisonnier sans que nous le pussions secourir, parce que les écluses de Bouchain ayant été levées, notre digue sur l’Escaut fut inondée, et nous n’y pûmes passer. Nous nous retirâmes donc au Quesnoy, d’où j’écrivis cette lettre le 20e juillet à la marquise.

Au camp du Quesnoy, le 20e juillet 1656.

Je vous aurois plus tôt tirée de peine, Madame, si j’avois eu plus tôt le loisir et la commodité de vous apprendre de mes nouvelles ; mais depuis notre retraite de Valenciennes jusques à présent, j’ai presque toujours été à cheval ou sur la paillasse, et je n’ai point su qu’il partît de courrier de l’armée qu’aujourd’hui.

Vous saurez donc, Madame, que le 16e de ce mois, à deux heures du matin les lignes du maréchal de la Ferté

    au moment du mariage de Mme de Grignan, il était capitaine sous-lieutenant des gendarmes-Dauphin. Charles de Sévigné l’eut longtemps pour chef. Il mourut en 1691, chevalier de l’ordre, lieutenant général des armées du Roi et gouverneur d’Ypres.

  1. Bussy, dans ses Mémoire : (tome I, p. 429), dit simplement de lui que c’était un volontaire, « jeune gentilhomme de courage et d’esprit. »
  2. Cette fin, depuis : « L’affaire du régiment », ne se trouve pas dans notre manuscrit, mais dans celui des Mémoires.