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1656

Et si[1], Mademoiselle, afin que vous le sachiez, ce n’est pas un conte de ma mère l’oie,

Mais de la cane de Montfort,
Qui, ma foi, lui ressemble fort.

Vous voyez, Mademoiselle, que je vous ai donné parole[2] ; ces nouvelles assurément n’auront point leurs pareilles. Mais parlant plus sérieusement, trouvez bon qu’avec tout le monde je souhaite avec passion le retour de Votre Altesse Royale à Paris, et que je l’assure que je suis plus que jamais sa très-humble et très-obéissante servante,

Marie de Rabutin Chantal[3].

1657

43. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN
À MADAME DE SÉVIGNÉ[4].

Au camp de Blécy[5], ce 4e août 1657.
Votre lettre est fort agréable, ma belle cousine ; elle m’a fort réjoui. Qu’on est heureux d’avoir une bonne amie qui ait autant d’esprit que vous ! Je ne vois rien de si juste que ce que vous écrivez, et l’on ne peut pas vous dire : « Ce mot-là seroit plus à propos que celui que vous avez mis. » Quelque complaisance que je vous doive,
  1. Et si s’employait dans le langage familier, pour dire « cependant, avec cela, néanmoins ».
  2. Donné parole, pour tenu parole, est vraisemblablement une faute de la copie.
  3. Dans la copie il y a Chantail. Le nom est écrit de même dans l’Épitaphe du père de Mme de Sévigné (voyez la Notice, p 307). On lit aussi Chantail avec un i dans notre lettre 6, telle qu’elle est imprimée dans les Œuvres de M. de Montreuil.
  4. LETTRE 43. — Cette lettre manque dans notre manuscrit.
  5. Blécy est un village du département du Pas-de-Calais, arrondissement de Béthune.