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1670

badinons toujours. Nous sommes bien meilleurs ainsi 1670 que d’autre manière[1].


106. — DE CORBINELLI AU COMTE
DE BUSSY BABUTIN.

À Paris, ce 17e mai 1670.

Mme de Sévigné et moi avons chacun une réponse à vous faire, et nous avons résolu de la mettre en une seule. Je vous dirai donc pour ma part qu’une de mes plus grandes joies ici a été de songer que je m’en retournerois par chez vous. Je serai huit jours à Châtillon[2], et je me laisserai gouverner par M***. J’ai une violente envie de vous raccommoder tous deux, et de faire des reproches à celui qui aura tort.

Oui, oui, nous ferons des réflexions morales et politiques. Nous poserons en fait les deux espèces de disgrâces dont vous parlez à Mme de Sévigné[3]. Je suis venu ici examiner cette vérité, et je l’ai trouvée telle que vous nous la faites voir. Les uns s’imaginent être agréablement à la cour, et sont près d’être comme nous ; les

  1. Lettre 105. — i. « Puisque mes lettres au Roi vous plaisent tant, est-il ajouté de nouveau dans la copie, en voilà encore une. » Cette lettre au Roi se trouve dans le manuscrit 629 du Supplément français de la Bibliothèque impériale, et dans l’édition de 1697 (tome I, p. 43). Elle est précédée, dans l’un comme dans l’autre, de la phrase que voici : « J’ai cru que, comme dans un exil, une longue patience ressemble fort à l’indifférence, je devois montrer à mon maître que je souffre à la vérité sans dépit, mais que je souffre. »
  2. Lettre 106. — i. Corbinelli avait une sœur religieuse à Châtillon-sur-Seine, qui est à quatre lieues et demie de Bussy. Il y a une lettre d’elle au comte de Bussy Rabutin, du 5 décembre 1670. (Correspondance, tome I, p. 339.)
  3. Voyez la lettre 103.