vous demande mille compliments pour Mme de Grignan, ma très-aimable : je vous demande aussi d’embrasser la belle Pauline pour l’amour de moi, tout comme si vous n’aviez point de sujet de vous plaindre d’elle.
1695
1432. — DE COULANGES ET DE MADAME DE CHAULNES À MADAME DE SÉVIGNÉ.
Me voici absolument aux gages de Mme la duchesse de Chaulnes ; c’est ma bonne maîtresse, quoique M. de Chaulnes m’assure que j’ai pris une étrange condition, et que je sers une étrange maîtresse. La voilà qui parle, écoutez-la bien.
Nous voici, ma chère gouvernante, dans une maison qui n’est pas trop laide, et mon secrétaire[1] la trouve assez honnêtement meublée ; mais nous y voyons souvent de fort mauvais temps, ce qui est fort triste à la campagne. Parlons, ma chère gouvernante, de la belle Comtesse dont nous serions fort en peine si nous n’espérions qu’après ce temps-ci sa santé en sera beaucoup meilleure ; mais je vous conseille d’empêcher qu’elle ne prenne des remèdes de M. Aliot ; car feu Mme Colbert s’en est fort mal trouvée. Il ne faut plus songer qu’à la bien nourrir, et à rétablir son estomac tout doucement, pour revenir le plus tôt que vous pourrez dans un air
- ↑ Lettre 1432. — 1. Coulanges.