pour tirer d`affaire ce pauvre Bouvery. Je voudrois bien que ma fille pût passer du cabinet de M. de Chamillart dans le vôtre ; elle a disposé le ministre tout aussi favorablement qu'il est possible , et nous ne serions pas trop mal fondés à croire qu'elle auroit le même crédit dépourvue de ce secours : nous devrons tout à votre bon cœur, Monsieur, et vous en serez plus digne de notre admiration et de notre reconnoissance. Je suis votre très-humble et très—obéissante servante,
La comtesse de GRIGNAN.
- 13. -- DE LA COMTESSE DE GRIGNAN A ***
Vous apprendrez par la belle voyageuse les détails de notre course à la_grotte[1], et vous saurez que le mauvais temps n'a point empêché notre caravane de s'acheminer au milieu des rigueurs de la saison ; des chemins affreux, de la boue jusques aux genoux, un guide plus qu’octogénaire nous laissant à moitié chemin .... [2] en fureur, et mille autres incommodités n’ont pu nous décourager. Dussiez—vous en avoir du dépit, je ne vous tairai pas l'ennui que nous a causé votre absence : jamais vous n’avez été plus désiré que cela ; c’est une petite satisfaction qu`il faut bien donner à votre vanité pour vous dédommager d’un contre—temps aussi fâcheux. Le P. Bouhours me prie de vous faire tenir cette épître pour avoir votre sentiment. Je ne crois pas que vous en soyez plus content
- ↑ LETTRE I3 (revue sur une copie de l'autographe). -- 1. Ce qui suit empêche, ce semble, d’entendre ceci de Rochecourbières (voyez tome IV, p. 448, fin de la note 8). S’agit-il de la Sainte-Baume ? La lettre serait-elle du temps où Mme de Grignan visita cette grotte ? Voyez tome III, p. 28 et notes 2 et 5 ; 34 et note 1 ; 62 et note 15.
- ↑ 2. Il y a ici un mot laissé en blanc dans la copie.