que moi : c`est beaucoup, car vous savez que je ne suis pas trop difficile sur ces sortes de pièces-là. Ne m'oubliez pas auprès de notre bonne religieuse. Adieu , Monsieur, et surtout point de rancune.
La comtesse DE GRIGNAN.
- 14. -- DE BARBIN A MADEMOISELLE DE SÉVIGNÉ [1].
MADEMOISELLE , L'’estime particulière que je sais que Mlle des Jardins [2] fait de vous, m`oblige à vous présenter ce Recueil de quelques-unes de ses lettres, et à vous demander en leur faveur une protection que le beau sexe est obligé en quelque sorte d'accorder à tous ses ouvrages. Ceux-ci sont d’un caractère à dépendre du jugement d`une ruelle galante plutôt que de celui de l'Acadé— mie ; et comme je les imprime en son absence, et sans son ordre, je me trouve chargé de leur succès. Ayez la bonté de le rendre favorable, Mademoiselle, s’il vous plaît. Vous êtes toute propre à ranger la cour du parti que vous soutiendrez, et le suffrage de Madame votre mère est une autorité pour tout ce qu`il y a d’esprits
- ↑ LETTRE 14. -- 1. Cette lettre, adressée à Mme de Grignan peu de temps avant son mariage, se trouve en tête d'un volume intitulé : Recueil de quelques lettres ou Relations galantes. Par Mlle des Jardins. Paris, chez Claude Barbin (voyez sur celui-ci, tome II, p. 534 et note 1), 1668, in-12
- ↑ 2. « Marie-Hortense des Jardins, dame de Villedieu, fille de Guillaume des Jardins, prévôt de la maréchaussée d’Alençon, et de Catherine Ferrand, née en I632, morte au petit village de Clinchemare en octobre 16S3. » (Note de M. Paulin Paris.) Voyez sur cette Femme auteur et galante l’Historiette de Tallemant des Réaux, tome VII, p. 244 et suivantes, et le commentaire de M. Paulin Paris, particulièrement p. 263, dernière note.