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chantée d’un vieux recueil que j’ai trouvé, où sont toutes les vieilles poésies du monde et les plus belles.

32. -- DE MADAME DE SIMIANE A D'HÉRICOURT.

A Aix, le 30 avril 1731[1]

EST-IL possible, Monsieur, que vous vous soyez souvenu de la misérable petite breloque que j’avois pris la liberté de vous demander ? J’en suis ravie, non pour elle, dont je ne me soucie en vérité point du tout, mais parce que cette attention de votre part me marque la continuation de l’honneur de votre amitié, qui me flatte et m’est extrêmement précieuse. Je vous remercie donc, et vous prie de ne plus penser à cette boîte. Nous sommes gens qui donnons dans la mode et qui ne voulons point de vieilleries : c’est bien assez d’être soi-même une antique, sans en orner ses poches.

Vous m’avez envoyé, Monsieur, une lettre charmante de notre prince 2. Le comte de Toulouse voyez la lettre du 2o mars précédent, p. 58, note 2.2. Je ne devrois pas en souhaiter souvent de pareilles : elles réveillent tous mes regrets; j’ai besoin d’oublier et d’être oubliée (le dernier est un ouvrage aise) cependant je ne puis m’empêcher de vous supplier de faire ma cour à ce grand prince, quand vous en aurez l’occasion.

Vous ne me dites rien de Mme d’O; je compte pourtant que vous avez la bonté de parler quelquefois de moi avec elle, et de lui rendre de bons témoignages de mes sentiments.

Je n’ai jamais eu trop bonne opinion de l’affaire de


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  1. LETTRE 32. -- 1. Dans l’édition de 1773 la date est « A Aix, du 20 avril 1731. »