Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 11.djvu/150

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Mme d’Ardène, malgré sa grande confiance : il faut voir ce que cela deviendra. «

Vous me surprenez, Monsieur, en m’annonçant un certain oncle : je crôyôis les projets de ce côté-là bien éloignés, et d’un antre côté le frère n’a pas besoin de secours, ni de conseil de famille. Je vous rendrai compte de tout cela dans peu : voici le temps de Belombre qui s’approche, dont je suis ravie.

J’arrive d’Avignon, où j’ai été faire une petite course. Je suis dans les horreurs de ma maison de ville les ouvriers me font enrager. Revenez, Monsieur ce sera à la grande satisfaction de vos amis, et surtout de moi, qui vous honore et qui suis avec un très-sincère attachement, etc.

  • 33. -- DE MADAME DE SIMIANE AU MARQUIS DE CAUMONT

3o avril.

Vous êtes devenu, mon cher Marquis, insensiblement l’homme du monde à qui j’ai le plus d’affaire, celui qui m’est le plus nécessaire, dont je ne saurois me passer un moment. Voilà ce qui vous attendoit vers le tiers de votre course, et voilà où vous a conduit votre mauvaise destinée, ou pour mieux parler votre bon cœur. Remplissons donc cette destinée, et parlons corniche et ornements.

Non, mon cher Marquis, vous ne m’avez pas bien entendue assurément ; je le vois par le dessin que M. Lainé a fait de ma chambre, où il laisse un très-grand espace depuis la cheminée jusqu’au coin vis-à-vis du pied du lit (nota que ce lit n’est point tourné comme tous les autres lits du monde : les pieds ne sont point vis-à-vis