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arriver, c’est que vous m’aimiez toujours et Madame la Marquise aussi.

  • 43. -- DE MADAME DE SIMIANE AU MARQUIS DE CAUMONT.

[Octobre.]

IL est venu une lettre de Monsieur le chancelier[1] au chef de notre aréopage [2], par laquelle lettre il demande les motifs de notre arrêt[3]3 (qui apparemment les a surpris), et cependant surseoir à toute autre procédure qui peut suivre et dépendre de cette affaire, comme par exemple l’exécution de l’arrêt en ce qu’il ordonne, l’information contre ceux qui ont donné la procédure, et

  1. LETTRE 43 (inédite, revue sur l’autographe). -- 1. D’Aguesseau, rappelé depuis le mois d’août 1727.
  2. 2. Cardin le Bret de Flacourt, qui après avoir été successivement conseiller au parlement de Provence, maître des requêtes (1696), intendant de Pau (1701), de Provence (1704), avait succédé son père en mars 1710 dans la charge de premier président (voyez tome X, p. 9), et qui mourut en octobre 1734 (voyez ci-dessus la Notice sur Mme de Simiane, p. 7, note 1, et ci-après la lettre du 22 octobre 1734).
  3. 3. L’arrêt avait été rendu le 10 octobre :voyez ci-dessus, p. 52 et 53, note 3, et ce qu’en dit Barbier, tome II, p. 2o2 et suivantes de son Journal. « J’ai vu, dit-il (p. 2o3), par des lettres d’Aix que le P. Girard étoit parti le jour même avec le P. Sabatier, qui l’a conduit en Avignon; que la demoiselle Cadière ayant eu à sa suite deux cents personnes en allant remercier ses juges, avoit eu ordre de sortir de la ville d’Aix ; que M. le Bret, intendant et premier président d’Aix, avoit été obligé de donner ordre à des sentinelles posées dans la ville de faire main basse sur tous ceux qui seroient attroupés ; car, à ce que je crois, la ville d’Aix n’est pas plus portée qu’ici pour les bons Pères. Le premier président leur a rendu de grands services dans cette affaire ; on dit même que les juges du côte des Cadière veulent entreprendre les autres sur des prévarications et des nullités du procès; mais apparemment qu’on imposera silence sur tout cela, comme affaire finie. »