Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 11.djvu/178

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̃a cette privation sans une douleur extrême. Il faut faire des sacrifices celui-ci est trop douloureux. Aimez-moi toujours, je vous en prie, ma très-chère cousine. Pourriez-vous me faire avoir une honnête provision de très-belles pommes de rainette pour mon hiver? Je vous en serois bien obligée, ma chère cousine. Ce 4 novembre.

  • 45. -- DE MADAME DE SIMIANE AU MARQUIS DE CÀUMONT.

Madame la marquise de Caumont se porte bien : voilà d’abord ce qui m’intéresse ; il ne faut pas dire à un mari tendre et attentif d’avoir soin qu’elle se conserve beaucoup ; il faudroit, je crois, au contraire, l’arrêter sur cet article, et le prier de se bien tranquilliser et de ne pas perdre le boire et le manger quand une goutte de lait dérangera le pouls de l’accouchée, que j’embrasse de tout mon cœur, avec son lait, sa sueur et tout ce qui s’ensuit. Il fait ici des orages de canicule, des tonnerres épouvantables, et un temps admirable quand tout ce tintamarre est passé mais tout cela ne fait pas partir Monsieur l’ambassadeur[1], et don Carlos[2] et lui vont se

  1. LETTRE 45 (inédite, revue sur l’autographe). -- 1. Probablement le duc de Saint-Aignan, ambassadeur de France à Rome, qui, comme nous l’avons dit (p.79, note 6), ne partit pour se rendre à son poste qu’en novembre 1731.
  2. 2. Don Carlos (1716-1788), le futur roi de Naples et d’Espagne, fils de Philippe V et d’Elisabeth Farnèse, allait prendre possession des duchés de Parme et Plaisance :voyez l’Histoire des Français de M. Lavallée, tome IV, p. 464. Parti de Séville le 20 octobre 1731, il traversa la France, s’embarqua à Antibes. et aborda en Toscane le 27 décembre. « Je verrai donc cette Altesse espagnole, cet héritier présomptif du grand Gaston (Jean-Gaston, le dernier des Médicis), On dit qu’il vient avec un équipage extraordinaire douze grands,