xxiv LETTRES INÉDITES
peut en être instruit par Messieurs les intendants de Provence, tant de mer que de terre.
Le comte de Grignan supplie aussi très-humblement M. de Pontchartrain de faire rétablir un droit dont il a joui pendant quelques années, en qualité de lieutenant général, en Provence, et que la négligence de ses gens a laissé perdre : il avoit quatorze minots de sel[1] et présentement il n’en a plus que trois; la conséquence est si petite, aussi bien que la différence de trois à quatorze, qu’il espère que M. de Pontchartrain aura la bonté de rétablir une chose dont l’importance consiste à conserver ces priviléges et les avantages que l’on trouve dans les charges que l’on a, quelque[2] médiocres que soient ces avantages. Il n’en est pas de même des madragues; mais le comte de Grignan espère que M. de Pontçhartrain lui accordera sa protection dans une affaire qui lui donnera les moyens de pouvoir continuer à servir Sa Majesté en Provence, où il est obligé de faire la dépense du gouverneur, et où il n’a que les appointements du lieutenant de Roi[3], sans compter qu’il y a vingt et deux ans qu’il la soutient[4] sans presque aucun secours de Sa Majesté.
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- ↑ 4. La mineétait la moitié et le minot le quart du setier de Paris; le minot de sel est de cent livre pesant. » (Dictionnaire de Furetière, 1690.)
- ↑ 5. L’original porte « quelques médiocres. »
- ↑ 6. Tel est le texte. Si ce n’est point une méprise de l’écrivain, « lieutenant de Roi » équivaut ici à « lieutenant général. » Le comte de Grignan est désigné de même dans le passage de Dangeau cité plus loin, p. XLIX, note 1.
- ↑ . Le comte de Grignan avait été nommé lieutenant général en Provence le 29 novembre 1669. Voyez au tome 1 la Notice biographique, p. 109.