Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 11.djvu/326

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

24o

ag3fi è 1

1

(

̃ découvrir quand j’en fis faire la traduction rien n’ayant pu réussir, ni me faire parvenir à cette découverte, il a bien fallu prendre patience. Mais voici ce qui m’a été dit depuis peu c’est qu’à l’impression des ouvrages de Gros, l’auteur de l’original françois s’est enfin montré, qu’il alla trouver le libraire et l’imprimeur, qu’il lui fit de grands reproches du vol qu’on lui avoit fait, et qu’il a exigé que M. Gros déclareroit le vrai de toute cette histoire, lequel seroit inséré dans quelque mercure ou journal; et qu’enfin cet auteur est M. Garanacques. Or, Monsieur, c’est un ouvrage parfait et charmant que le sien, et ce qui fait que je vous en parle aujourd’hui, c’est que j’en ai la tête toute remplie, l’ayant lu hier avec tout ce qu’il y a de plus connoisseurs, qui l’ont admiré, relu dix fois, et trouvé charmant. Si tout ceci est vrai, premièrement vous le saurez, et puis vous saurez encore pourquoi M. Garanacques s’est caché si longtemps, et pourquoi il a fatigué mon admiration, mes éloges et ma reconnoissance à chercher dans tous les pays l’auteur d’un si joli ouvrage. Dès que vous aurez eu la bonté de me donner un éclaircissement là-dessus, je rappellerai bien aisément des idées que le temps avoit un peu assoupies, et je ferai mon devoir.

Me revoici pour vous donner mes tendres bonjours’ Je crois qu’il est inutile de vous recommander mon cousin et de lui rendre11 dans l’occasion présente vos bons et utiles services vous savez, Monsieur, qu’il mérite un peu vos bontés, et vous n’ignorez pas l’intérêt que j’y prends.

îo, « Me voici pour vous donner mille tendres bonjours. » {Édition de 1773.)

11, « et de vous prier de lui rendre, etc. » (Ibidem.)