Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 11.djvu/340

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

a54

1736

rien de mieux. Je comprends que quelque créature du ministre ou du général concourent, mais en vérité ne fautil pas aller au bien du corps ? Ce garçon vient récemment de faire la plus belle cure qu’on puisse imaginer; vous en entendrez parler il a été chercher un foie, lui a ôté son abcès, l’a nettoyé comme on nettoie un cabinet, et voilà l’homme en santé. Que voulez-vous de plus ? Faut-il que des talents de cette espèce cèdent à la faveur de quelque frôler qui estropiera tout le monde ? cela est-il raisonnable ? Criez, Monsieur, faites du bruit, et ne permettez pas une telle injustice.. Si vous quittez, nous sommes perdus. Le ministre a une grande confiance en vous dites, représentez, en un mot assurez votre état. Vous voyez bien que pour aujourd’hui il n’y a que moi qui parle je me suis bien gardée de communiquer les quatre lignes effrayantes de votre lettre. Je suis persuadée que Chabert s’exécuteroit, s’il voyoit du danger pour Boismortier. Cette affaire m’occupe, me chagrine plus que je ne puis vous le dire. Au nom de Dieu, Monsieur, menezla à bien. Adieu, Monsieur j’aurois encore bien des choses à vous dire; mais cette lettre est déjà ridicule par son immensité. Vous savez tout ce que je vous suis et le fidèle attachement que je vous ai voué.

l46. DE MADAME DE St1lSIANE A D’HÈRÏCOTJRT. Du 5 septembre ij36.

Vous n’avez fait tout cela que pour en venir à votre ami le lait c’est votre foible, c’est votre fort, c’est votre endroit sensible; c’est un baume qui adoucira tous les 4. Il était chirurgien de la marine à Toulon (voyez ci-dessous, p. 261), et père de l’amiral Chabert (mort en i8o5).