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xxxviii LETTRES INÉDITES

font pour ma place à la procession. Il y a une si grande disproportion entre le rang de la chambre des comptes et celui du parlement, et le cérémonial est si différent, que je prendrai plutôt le parti de m’absenter que de prendre une place qui ne paroît pas convenir à celui qui a l’honneur de commander en chef.

Je crois, Monseigneur, que Monsieur de Nantes vous a mandé à quel point les fureurs de M. de Morveaux sont montées. Il ne respire que le sang et le carnage. Je serois déjà exterminé si par bonheur il n’étoit pas impotent. Je ne crois pas, dans ces dispositions, que la négociation dont M. le duc de Chaulnes et M. de Lamoignon avoient bien voulu se charger, puisse avoir aucun effet. Le Roi entendra parler de la plus extraordinaire difficulté qui ait jamais été proposée au conseil, et M. de Morveaux peut se vanter d’être le-seul lieutenant de Roi de place dans tout le royaume qui ait jamais prétendu marcher avec des gardes en présence d’un officier général. Je vous demande, Monseigneur, l’honneur [de] votre protection, quand cette affaire sera…. C’est un malheur d’avoir affaire à un homme sans raison qui ne sait ni ce qui lui est dû, ni ce qu’il doit aux autres…..

  • 1424 bis. DE CHARLES DE SÉVIGNÉ

AU COMTÉ DE PONTCHARTRAIN.

A Nantes, ce 2è août 1695

MONSEIGNEUR,

J’ai reçu la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire le 27e du mois passé, au sujet de la contestation que j’ai avec M. de Morveaux, et des fureurs continuelles