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484 NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE.

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ment des affaires de leur maison. Elle y fut aidée, à la vérité, des conseils d’un oncle1, homme de mérite et d’une grande habileté2, lequel après la mort de M. de Coulanges, grand-père maternel de Mme de Sévigné, se trouva chargé de la tutelle de sa nièce5, et conçut pour elle une si grande amitié, que la mort seule fut capable de l’en séparer il faut ajouter aussi que rien ne fut égal à l’attachement et à la reconnoissance de la nièce pour l’oncle, et qu’ils vécurent dans une liaison qui fit honneur à tous les deux. Mais ce qu’on ne,peut trop louer dans Mme de Sévigné, c’est l’application continuelle qu’elle eut à remplir tous les devoirs qu’elle s’étoit prescrits, en sorte qu’étant demeurée veuve à l’ilge de vingt-cinq ans, et avec tout ce quipouvoit d’ailleurs la faire rechercher, elle n’eut pas niOme la pensée de se remarier.

Une conduite si louable eut tout le succès qu’elle en devoit attendre. Charles marquis de Sévigné, son fils 4, se distingua par tout ce qui contribue à faire une réputation agréable dans le monde; et Françoise-Marguerite de Sévigné, sa fille, y parut avec de grands avantages. Déjà le bruit de son esprit, de sa beauté, de sa sagesse l’avoit annoncée à la cour, lorsque Mme de Sévigné l’y mena pour la première fois en i663.

On sait que la cour de Louis XIV étoit en ce temps-là le centre des plaisirs, et d’une ingénieuse galanterie. Mlle de Sévigné y représenta une bergère dans le ballet royal des Arts. Voici les vers que Benserade fit pour elle dans cette occasion

Déjà cette beauté fait craindre sa puissance i

Et pour nous mettre en butte à d’extrêmes dangers, Elle entre justement dans l’âge où l’on commence

A distinguer les loups d’avecque les bergers.

t. Christophe de Coulanges, abbé de Notre-Dame de Livri. (Note de Perrin.) L’édition de 1734 ajoutait ici « mort le 23° août 1687, âgé de quatre-vingts ans. »

2. « Et d’une grande capacité dans les affaires. (Édition de 1734.) Au lieu de ce qui suit et termine l’alinèii, on lit seulement dans l’édition de 17:84 « On remarque dans ses lettres quelle fut su recounoissance pour cet oncle, et combien elle fttt toujours occupée de tous les devoirs qu’elle avoit su se prescrire. On n’ignore pas d’ailleurs que tout ce qui peut faire rechercher une jeune veuve étuit réuni dans sa personne» a

3. En i636. {Note de Perrin. J

4. Né en mars 1647. Il fut sous-lieutenant des gendarmes Dauphin, et lieutenant de Roi ait comté Nantois. Voyez la note de la page 181, tome I. {Note du même). L’Indication de la naissance de Charles de Sévigné ne se trouve pas dans l’édition de 1734*