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12 bis (de la Correspondance Simiane) DE MADAME DE SIMIANE A LA MARQUISE DE SÉVIGNÉ[1]1.
Mon suisse m’a dit, Madame, qu’étant allé chez vous par mon ordre, il avoit appris que vous étiez incommodée. Je sais bien mauvais gré à M. Tartaric de ne me pas informer des nouvelles d’une santé qui m’est aussi chère que la vôtre. J’espère cependant que ce ne sont que les légères incommodités auxquelles vous êtes accoutumée. Je souhaite d’apprendre par vous, Madame, votre parfait rétablissement, et vous supplie trés-humblement de faire remettre à Henry un coffre de cuir noir, clouté de clous argentés, que j’ai pris la liberté de vous laisser avec un autre, que vous me ferez la grâce de garder, ne voulant que ce premier uniquement. Je vous demande mille très-humbles pardons, Madame, de me servir d’une main étrangère; mais j’ai si mal à la tête, que je ne saurois écrire moi-même. Je suis dans la crise de toutes mes affaires; j’espère qu’elles prendront bientôt un bon train, et surtout celui de finir, qui est le plus désirable. J’ai l’honneur d’être, Madame, avec le plus
- ↑ LETTRE 12 bis (revue sur l’original*, dont la signature est autographe).-- I. Après avoir déjà tant grossi le recueil des lettres de Mme de Simiane, nous aurions pu nous faire scrupule d’imprimer encore celle-ci ; mais elle est adressée à la veuve de Charles de Sévigné, et par là même, par les bonnes relations qu’elle indique, ce semble, et que ne faisait pas précisément supposer un certain passage où Mme de Simiane parle de sa vieille tante (tome XI, p. 146 et 147), cette lettre n’est pas sans quelque intérêt. La suscription aussi nous apprend, ce qu’on ne savait pas d’ailleurs, que c’est aux Feuillantines du faubourg Saint-Jacques que la marquise de Sévigné passa les dernières années de sa retraite (voyez au tome I la Notice biographique, p. 3o4, et tome XI, p.LIII).
- Appartenant à M. le marquis de Chabrillan.
