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lxxvi LETTRES INÉDITES

billets de la Troche ; qui ne chante que la paix, la douce paix[1]. Vous disiez l’autre jour que vous ne la souhaitiez pas ; pour moi, je vous avoue, ma bonne, que j’en suis fort aise  ; j’aime à reculer un temps que vous souhaitez souvent, et dont les moindres échantillons me font de la peine. Je vais dîner à Charenton[2] comme vous me l’avez conseillé ; j’en suis plus près de vous, et j’envoie savoir de vos nouvelles. Je retourne ce soir à Livry, et je vous embrasse de tout mon coeur, ma très-aimable[3]. Dites à Mlle de Méri que je suis fâchée de sa mauvaise santé. Si elle est en état de venir ici, elle nous fera beaucoup de plaisir. Parlez à Corbinelli sur ce présent[4], ma bonne ; il ne faut point qu’il le refuse ; le grand maître [5]disoit vrai.

Suscription : Pour Madame de Grignan.

  1. 2. Mme de la Troche n’avait pas l’humeur égale. « Elle est, dit Mme de Sévigné (tome III, p. 21), contente et malcontente dix fois par semaine, et cette diversité compose un désagrément incroyable dans la société. » Un peu plus loin, p. 24 « Comme il ne lui est pas facile de se passer de moi, insensiblement les glaces se fondent, sa belle humeur revient; et moi, je le veux bien. »
  2. 3. Chez Mme du Plessis Bellière (voyez tome VI, p. 251)? ou chez M. de Bagnols (voyez même tome p. 23 et 33)?
  3. 4. Dans l’original, la fin de cet alinéa, depuis « de vos nouvelles, » est écrite à la marge de la première page.
  4. 5. Peut-être s’agit-il ici des deux cents pistoles que le cardinal de Retz porta en 1678 à Corbinelli, pour la première année d’une pension qu’il voulait lui faire. Du moins cette année-là Mme de Grignan était à Paris, et Mme de Sévigné quittait parfois sa fille pour aller à Livry : voyez tome V, p. 506, et la lettre de Livry, p. 516. -- Dans le même tome V, il est assez souvent parlé de la mauvaise santé de Mlle de Méri voyez p. 167, 168, 169, 181, 182, 566.
  5. 6. Le comte du Lude, grand maitre de l’artillerie.