182 LEXIQUE DE LA LANGUE [PAS
1 3° Laisser PASSER, admettre, tolérer
- Je le gronderais bien si j’étois avec lui, et ne lui laisserois pas passer de telles injustices. (Gr. VIII, 358.)
14° PAssEn, aller plus loin, se répandre, s’ébruiter A vous parler confidemment, c’est d’Hacqueville qui m’a dit ce que je vous écris; il me prie que cela ne passc point. (IV, 166.) i5° PASSER, actif, traverser
C’est passer une galerie quecT aller ait bout du mail. (Autogr. VII, 408 .) *Il faut que vous passiez un trajet de mer. (B. VIII, 53o.) Expliquez-moi. comment il (un chapelet) a passé tant de pays pour venir jusques à moi. (VI, 454.)
Les manœuvres de la Champmêlé (racontées en çoyagepar Revel). font passer cinq lieues de pays fort aisément. (IX, 173.) -) On m’assuroit si fort que ce ne seroit rien (le siège de Manheim), que j’ esperois de vous le faire passer insensiblement. (VIII, 269.) 160 Aller au delà de, surpasser, excéder, dépasser Au reste, je vous recommande mon panégyrique au bas de mon portrait. C’est là qu’il est dangereux de passer le but; qui passe perd, et les louanges sont des satires quand elles peuvent être soupçonnées de n’être pas sincères. (B. V, i63.)
Je vous prie que tout ceci ne passe point vous et Mme de Guitaut. (Autogr. VII, a35.)
L’âge de la demoiselle, qu’on dit qui passe trente-quatre ans. (Gr. VIII, 439.)
Le mérite de cet homme passe encore ce qui en paroît (Autogr. V, 33y.) Elles (mes affaires") ne passoient point sa portée (de Bcaulicu), (Gr. IX, 53a.)
Ne reconnaissez-vous pas il. de Chaulnes, d’avoir fait écrire le pape à sa chère fille Mme de Maintenon? Elle en a remercié Mme de Chaulnes avec un air de reconnoissance qui passe la routine des compliments. (Autogr. IX, 496.)
Sa maison (de M. a^Ef fiai) passe tout ce que vous avez jamais vu de beau. (1726, IV, i33.)
Un opéra qui passera tous les autres. (1726, III, a83.) Si on avoit à Versailles de ces sortes de danseuses en mascarades, on en seroit ravi par la nouveauté; car cela passe encore les Bohémiennes. (IV, 465.)
Votre rôle est héroïque, et d’un cothurne qui passe toutes mes forces. (Gr. VII, 122.)
