JET] DE MADAME DE SÉVIGNÉ. a5
3° Divers emplois figurés
Monsieur de Rennes le desiref(un domestique) d’une manière à ne pouvoir lui refuser; nous le voulons très-bien aussi nous y jetons un homme qui nous paroît bon. (Gr. VI, 5o2.)
C’est-à-dire, nous mettons dans sa maison.
’Monsieur de Reims a donné. deux pendeloques. Il les a eues pour treize mille francs, et les jette encore à deux des quatre ou six oreilles que je souhaite à sa nièce. (Gr. X, 141.) Vous ririez de voir comme tous les vices et toutes les vertus sont jetés pêle-mêle dans le fond de ces provinces. La main qui jette tout cela dans son univers, sait fort bien ce qu’elle fait. (VI, 480.) Je jette de loin ces paroles en l’air. (VII, 4a8.)
Il (M. Trouvé) ne sait présentement oit Dieu le jettera. (Autogr. (VII, aa7.)
Voici où la Providence me jctte. (IX, i3g.)
Ces mots sont extraits d’une lettre écrite d’Auray.
Quand nous avons fini de vous louer par tout ce que vous avez de louable, nous pleurons sur votre malheur et sur l’abîme où votre étoile vous a jeté. (B. III, 164.)
Vous, ma chère fille, qui êtes née et élevée dans ce pays-là (à Paris). voyez quel orage vous jette au bout du monde. (IV, 270.) Broglio étoit un si furieux amant, qu’il fut une des raisons qui la jetèrent {Mlle du Bouchet) aux Carmélites. (IX, a3g.)
Cette bonne duchesse (de Chaulnes). s’est mis dans la tête. de me faire aller à Paris, ayant sur le cœur que le défaut de cette affaire me retienne en Bretagne, et que son absence de Rennes me jette aux Rochers. (IX, 27a.)
N’admirez-vous point où ma plume me jette? (Gr. II, a$i.) N’admirez-vous point où mon cœur me jette et m’égare ? (VII, agi .) 4° JETER SUR LE papier
Voilà tout ce que mon imagination me fait jeter sur ce papier, sans art. à course de plume. (Autogr. VII, 179.)
5° Jeter, introduire, mettre en circulation
Les appartements du Roi ont jeté’ six millions dans le commerce tout ensemble ira fort loin. (IX, 3GG.)
Le Roi avait envoyé à la fonte ses meubles d’argent.
6° JETER UN FONDEMENT
Elle vous aime encore trop pour oser jeter quelque fondement sur sa fortune. (Autogr. VII, 220.)
Voyez au mot Fondkusht l’explication de cette phrase.
