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Adieu, mon très-cher Comte. Votre frère[1] a prêché tantôt avec une approbation générale et sincère.


1670

119. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU COMTE DE GRIGNAN.

À Paris, mercredi 10e décembre.

Madame de Coulanges[2] m’a mandé plus de quatre fois que vous m’aimiez de tout votre cœur, que vous parliez de moi, que vous me souhaitiez. Comme j’ai fait toutes les avances de cette amitié, et que je vous ai aimé la première, vous pouvez juger à quel point mon cœur est content d’apprendre que vous répondez à cette inclination que j’ai pour vous depuis si longtemps. Tout ce que vous écrivez de votre fille est admirable. Je n’ai point douté que la bonne santé de la mienne ne vous consolât de tout. J’aurois eu trop de joie de vous apprendre la naissance d’un petit garçon ; mais c’eût été trop de biens tout à la fois, et ce plaisir que j’ai naturellement à dire de bonnes nouvelles, eût été jusqu’à l’excès. Je serai bientôt dans l’état où vous me vîtes l’année passée[3]. Il faut que je vous aime bien pour vous envoyer ma fille par un

  1. 3. Le Coadjuteur, et non, comme on l’a dit jusqu’à présent, l’autre frère du comte de Grignan, Louis-Joseph, dit le bel abbé. « Le 3 (décembre), fête de saint François-Xavier, la Reine entendit la messe à l’église du noviciat des jésuites ; et l’après-dînée alla en celle de Saint-Louis de la rue Saint-Antoine, où le coadjuteur de l’archevêque d’Arles prononça l’éloge de ce saint, avec grande satisfaction de Sa Majesté. » (Gazette du 6 décembre 1670.)
  2. LETTRE 119. — 1. Il y a « M. de Coulanges » dans l’édition de 1734, où cette lettre a été imprimée pour la première fois.
  3. 2. Au mois de novembre 1669, lorsqu’elle apprit que son gendre ne resterait point à Paris et qu’il était nommé lieutenant général en Provence. Voyez la Notice, p. 109 et suivantes.