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nière médiocrité, quand vous me séparerez de votre idée pleine d’exagération ? Voici qui ressemble un peu à détruire par sa présence ; mais cela est vrai, il faut que cela passe. J’ai ri de ce Carpentras[1] que vous enfermez pendant que vous avez affaire, en l’assurant qu’il veut faire la siesta. Vos dames sont bien dépeintes avec leurs habits d’oripeau : mais quels chiens de visages ! je ne les ai jamais vus nulle part. Que le vôtre, que je vois avec ce petit habit uni, est agréable et beau ! et que je voudrois bien le voir et le baiser de tout mon cœur ! Au nom de Dieu, ma bonne, conservez-vous, évitez les occasions d’être effrayée. Je n’approuve guère d’avoir voyagé dans votre septième : je prie Dieu qu’il guérisse ce pauvre Chevalier[2].

Adieu, j’embrasse les vauriens. Vous ne pouviez pas me donner une plus petite idée de la place que j’ai dans le cœur de M. de Grignan, qu’en me disant que c’est le reste de ce que vous n’y occupez pas : je sais ce que c’est que de tels restes ; il faut être bien aisée à contenter pour en être contente. La Mousse souhaite fort que cette ligne s’achève. Savez-vous que le Roi a reçu M. d’Andilly comme nous aurions pu faire[3] ? Vivons et laissons s’établir M. de Pompone dans une si belle place.

  1. 10. C’est-à-dire de cet évêque de Carpentras (personnage « fort ennuyeux, » dit une note de Perrin). C’était Gaspard de Vintimille, évêque depuis 1662, mort le 6 décembre 1684.
  2. 11. Dans son édition de 1754, Perrin ajoute entre parenthèses de Buous. — Marguerite, sœur du père du comte de Grignan, épousa en 1630 Ange de Pontevez, marquis de Buous. Le marquis de Buous (qui fut nommé procureur-joint pour la noblesse en 1673), et le chevalier, capitaine de vaisseau, étaient sans doute leurs fils, et la marquise de Montfuron leur fille. Voyez la première des lettres écrites de Marseille à la fin de 1672, et les lettres des 27 novembre et 22 décembre 1673 ; voyez aussi Walckenaer, tome V, p. 400, 402, et 50, 21, 24.
  3. 12. Voyez la note 4 de la lettre suivante.