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malade. On prend même plaisir à dire que c’est de la petite vérole, et qu’il a vu tous les jours M. de Chevreuse[1] qui l’a ; je ne le crois point ; mais voici ce qui est. On lui a écrit une lettre d’une main inconnue, on lui demande une heure le lendemain, de sept à huit, pour une consultation pour le cardinal de Retz. On marque ensuite toutes les heures du jour, comme il a accoutumé de les employer. On le prie de venir voir donner un remède à cinq heures à M. le maréchal de Gramont, et d’aller querir dans son carrosse M. Brayer pour le petit de Monaco[2]. On l’avertit d’envoyer savoir des nouvelles de tous les malades dont on lui fait la liste. On le conjure de ne pas manquer de se trouver le soir chez Mlle de Clisson[3],

  1. 2. L’ami de Fénelon, du duc de Beauvillier et de Saint-Simon, celui à qui Racine a dédié Britannicus : Charles-Honoré d’Albert, duc de Chevreuse (1667) et de Luynes (1688), fils du duc de Luynes (voyez la note 8 de la lettre 27) et de sa première femme Marie-Louise Seguier, marquise d’O. Sa grand’mère la duchesse de Chevreuse l’avait marié (3 février 1667) avec Jeanne-Marie-Thérèse Colbert (fille aînée du ministre, sœur de la duchesse de Beauvillier alors encore appelée comtesse de Saint-Aignan, et de la future duchesse de Mortemart), qui devint dame du palais de la Reine. Il mourut à soixante-sept ans le 5 novembre 1712, et sa femme en 1762, âgée de près de quatre-vingt-deux ans. Il avait recueilli et transmis à l’un de ses fils l’héritage du duc de Chaulnes, son oncle (à la mode de Bretagne). Voyez sur le duc et la duchesse de Chevreuse, Saint-Simon, tome X, p. 266 et suivantes.
  2. 3. L’aîné des enfants du prince de Monaco était Antoine, né le 27 janvier 1661, et qui épousa en 1688 la fille du comte d’Armagnac. Son autre fils, Honoré-Francois, qui devint archevêque de Besançon, était né le 31 décembre 1669.
  3. 4. Sans doute Constance-Françoise, demoiselle de Clisson, l’une des huit filles de Claude de Bretagne, comte de Vertus ; sœur puînée de la duchesse de Monthazon et de Mlle de Vertus. Elle mourut à Paris le 19 décembre 1695, à soixante-dix-huit ans. « Vous ne verrez rien à Paris, écrit le P. Rapin à Bussy le 1er octobre 1673, qui égale son mérite pour le cœur et pour l’esprit, auquel sa grande dévotion n’ôte aucun agrément, et vous lui trouverez un certain air