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droit est plaisant de la lettre de M. de Coulanges, mais tout[1] : je vous assure qu’elle est plaisante.

Adieu, ma très-chère et très-aimable, je prendrai grand plaisir à lire dans le chapitre de la tendresse que vous avez pour moi : je vous promets de demeurer fixée dans l’opinion que j’en ai ; mais pour plus grande sûreté, soyez fixée aussi à m’en donner des marques, comme vous faites. Vous savez avec quelle passion je vous aime, et quelle inclination j’ai eue toute ma vie pour vous : tout ce qui peut m’avoir rendue haïssable venoit de ce fonds ; il est en vous de me rendre la vie heureuse ou malheureuse. J’embrasse ce Comte.

La marquise de Coëtlogon prit tant de chocolat, étant grosse l’année passée, qu’elle accoucha d’un petit garçon noir comme un diable, qui mourut. Il est vrai que les lettres de notre petit ami[2] ne sont nullement agréables : il y a trop de paroles ; il fait bien d’être honnête homme d’ailleurs. Je fais réponse à M. de Coulanges ; ma tante ne le croit plus auprès de vous.


1671

215. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

Aux Rochers, mercredi 28e octobre.

Des scorpions, ma bonne ! il me semble que c’étoit là un vrai chapitre pour le livre de M. de Coulanges. Celui de l’étonnement de vos entrailles sur la glace et sur le

  1. 3. Pour éclaircir cet endroit, Grouvelle a imprimé : « mais en tout, je vous assure, etc. », et les éditeurs suivants ont adopté ce changement.
  2. 4. Elle entend par nos petits amis son fils et la Mousse : voyez la lettre du 28 juin 1671. Nous n’avons pas besoin de dire que c’est de la Mousse qu’il s’agit ici.