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fait[1] Monsieur d’Uzès, et vous ne pouvez mettre vos intérêts en de meilleures mains. Il augmente, il diminue, il rectifie toutes vos pensées, et fait si bien qu’on ne peut rien souhaiter au delà de ce qu’il fait. Je lui dis l’autre jour le petit embarras où vous met l’affaire des secrétaires[2] : il trouve comme moi que c’est une chose entièrement ridicule que vous donniez cent écus pour contenter la fantaisie de M. Danonneau[3] ; ce n’est pas pour l’argent, mais c’est que cela est mal et tire à conséquence. Il a oublié qu’il eut toute l’année passée, et c’est bien contraindre M. de Grignan de dire qu’il ne puisse pas l’année d’après faire une civilité à M. de Vendôme, et que M. Danonneau ayant tant de petits secours d’ailleurs et témoignant de l’attachement pour son maître, veuille tirer à la rigueur la disposition de l’Assemblée contre celle de M. de Grignan, et lui laisse tirer de sa bourse ce qu’il faut pour le contenter. Ce procédé ne me paroît ni juste, ni honnête ; je vous le dis franchement. Vous êtes obligés à de si grandes dépenses que je trouve de la dureté à vouloir que vous fassiez ce que vous ne devez point faire, et j’admire votre docilité d’y consentir, comme un mouton. Et si vous prenez le chemin de dire : « Qu’est-ce que cent écus plus ou moins ? » ce style fait bien voir du pays. Je ne fais pas ma cour à M. Danonneau, mais vos intérêts me sont chers, et je crois que j’ai raison. Monsieur d’Uzès au moins n’est pas plus doux que moi là-dessus. Voilà qui est fait, je n’en dirai plus rien ; mais j’ai cru vous pouvoir dire mon avis.
J’ai eu une grande conversation avec M. le Camus ; il