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vous écrira. Faites mention dans vos lettres, de ma tante[1], de la Troche, et de la Vauvinette[2] et de la d’Escars[3] : tout cela ne parle que de vous. Mme du Gué a mandé à M. de Coulanges que vous êtes belle comme un ange ; elle est charmée de vous et contente de vos politesses. Elle mande qu’elle vous a mise dans votre bateau par un temps et par un calme admirables. Tout cela me donne de l’espérance ; mais je ne serai point contente que je ne sache que vous êtes arrivée à Arles. J’espère que Rippert[4] vous aura fait descendre aux endroits périlleux. Pour Seigneur Corbeau[5], je ne m’y fie plus. Je n’ai point sur mon cœur de m’être divertie, ni même de m’être distraite pendant votre voyage. Je vous ai suivie pas à pas,

  1. 4. Mme de la Trousse.
  2. 5. Mme de Vauvineux : voyez la note 2 de la lettre 137.
  3. 6. Il est assez souvent question de cette amie dans la Correspondance, et Mme de Sévigné l’appelle ordinairement la bonne d’Escars. Ce nom peut désigner ou Anne d’Escars, mariée à son cousin Charles d’Escars, qui fut comte de ce nom en 1661 ; ou peut-être aussi la troisième sœur de Mme de Hautefort, Charlotte, dite Mlle d’Escars, née en 1610, fille d’honneur de la Reine en 1641, femme, depuis 1653, de François de Choiseul, marquis de Praslin (fils du premier maréchal de ce nom et frère de Mme du Plessis Guénégaud). Cette dernière, qui ne manquait ni de beauté ni d’esprit, fut veuve en 1690 et atteignit l’âge de cent deux ans. N’est-il pas possible, et même assez naturel, que Mme de Sévigné ait continué d’appeler de son nom de fille une ancienne amie, si tard mariée ? Une autre dame d’Escars, ou plutôt de Merville, Françoise-Charlotte Bruneau de la Rabatelière, auteur de quelques ouvrages en prose et en vers, et femme d’un autre Charles d’Escars, chef de la branche de Merville, était trop jeune pour qu’on puisse bien lui appliquer, ce semble, certains passages où ce nom se rencontre, dans la suite des lettres : elle n’avait que soixante-deux ans en novembre 1707, époque de sa mort.
  4. 7. De Rippert ou de Ripert, frère du doyen du chapitre de Grignan, était un des gentilshommes attachés au Comte, et chargé de ses affaires. Il accompagna Mme de Grignan dans son voyage. Voyez la lettre 146, p. 115. Deux de ses frères se distinguèrent à la prise de Maestricht en 1676.
  5. 8. Le coadjuteur d’Arles. Voyez la note 4 de la lettre 115.