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gouverneur[1]. Vos manières m’ont toujours paru différentes de celles de Mme de Solus. Vous savez bien que l’on dit à Paris que Vardes et lui se sont rencontrés, devinez où ?



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303 — DE MADAME DE COULANGES À MESDAMES DE SÉVIGNÉ ET DE GRIGNAN.

Lyon, le 11e septembre.

Je suis ravie de pouvoir croire que vous m’avez un peu regrettée. Ce qui me persuade que je le mérite, c’est le chagrin que j’ai eu de ne vous plus voir. J’ai fait vos compliments au Charmant[2] : il les a reçus comme il le devoit, j’en suis contente. Si je prenois autant d’intérêt en lui que M. de Coulanges, je serois plus aise de ce qu’il dit de vous pour lui que pour vous. Mme d’Assigni a gagné son procès tout d’une voix. Envoyez-moi M. de Corbinelli, son appartement est tout prêt ; je l’attends avec une impatience qui mérite qu’il fasse ce petit voyage. Toutes nos beautés attendent, et ne veulent point partir pour la campagne qu’il ne soit arrivé. S’il abuse de ma simplicité, et que tout ceci se tourne en projets, je romps pour toujours avec lui. Adieu, ma vraie amie. C’est à Madame la comtesse de Grignan que j’en veux.


Je n’ai plus de goût pour l’ouvrage, Madame ; on ne sait travailler qu’à Grignan. Le Charmant et moi, nous en commençâmes un il y a deux jours ; vous y aviez beau-

  1. 6. C’est le duc de Villeroi qui était gouverneur de Lyon ; mais, comme nous l’avons dit, son fils le marquis l’était en survivance. Voyez tome II, p. 471, note 13, et Walckenaer, tome IV, p. 224, 225.
  2. Lettre 303. — 1. Le marquis de Villeroi.