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1673

affecte une très-grande négligence. La comtesse du Plessis[1] a servi de dame d’honneur deux jours avant que Monsieur soit parti[2] ; sa belle-mère n’y avoit pas voulu consentir auparavant. Elle n’égratigne point Mme de Monaco[3] ; je crois qu’elle se fait justice, et qu’elle trouve que la seconde place de chez Madame est assez bonne pour la femme de Clérembault : elle le sera assurément dans un mois, si elle ne l’est déjà.

Nous allons dîner à Livry[4], M. de la Rochefoucauld,

  1. 6. Colombe le Charron, femme de César, duc de Choiseul, maréchal du Plessis, première dame d’honneur de Madame. Sa belle-fille, la comtesse du Plessis (voyez la note 14 de la lettre 310), avait la survivance de cette charge.
  2. 7. Monsieur partit de Saint-Cloud, le 18 mai, à cinq heures du matin, pour aller retrouver le Roi. Voyez la Gazette du 20 mai.
  3. 8. « Mme de Monaco est surintendante de la maison de Madame, écrit la comtesse de la Roche à Bussy, le 8 avril 1673. Cela ne fera pas plaisir à votre cousine, car la dame d’honneur marche après la surintendante. » Cette cousine est la comtesse du Plessis, peu après femme de Clérembault.
  4. 9. « Sanguin, seigneur de Livry, dont la terre fut par la suite érigée en marquisat, possédait au milieu de la forêt un très-beau château. Ce fut à n’en pas douter chez ce personnage que se rendirent tous ces amis de Mme de Sévigné. Ils durent penser au temps où, jeunes, ils l’avaient vue dans ce même château, sous ces mêmes ombrages, avec son poëte Sanguin de Saint-Pavin. Cette même année (1673) la fête de Livry fut célébrée ; on rendit le pain bénit (Mme de Coulanges donna le pain bénit à Notre-Dame des Anges dans la forêt), et sur ce sujet l’intarissable Coulanges chanta pendant le repas une longue chanson, intitulée le Pain bénit de Livry, qu’il avait composée sur l’air populaire Allons-nous à quatre (lisez, conformément à la copie autographe de Coulanges : « Buvons à nous quatre » ). Il y parle de Mme de Sévigné, de son absence. » (Walckenaer, tome IV, p. 276.) La fête patronale de Livry était le 15 août, jour de l’Assomption ; cette date est clairement indiquée dans un couplet où Coulanges parle de Mme de Sévigné (partie le 13 juillet de l’année précédente) :
    Certaine marquise,
    Qu’on voyoit tant autrefois,