Corbinelli est ici ; il croit que vous ne songez plus à lui : cependant il vous honore et il vous aime extrêmement. Votre souvenir fait les délices de nos conversations ; et des regrets ensuite de vous avoir perdu. Adieu, mon cousin[1].
1675
*392. — DE MADAME DE MAINTENON À MADAME DE COULANGES.
J’ai plus d’impatience de vous dire des nouvelles de Maintenon[2], que vous n’en avez d’en apprendre. J’y ai été deux jours qui m’ont paru un moment ; mon cœur y est attaché. N’admirez-vous pas qu’à mon âge je m’attache à ces choses-là comme un enfant ? C’est une assez belle maison : un peu trop grande pour le train que j’y destine. Elle a de fort beaux dehors, des bois où Mme de Sévigné rêveroit à Mme de Grignan fort à son aise.
Je voudrois pouvoir y demeurer ; mais le temps n’est pas encore venu. Il est vrai que le Roi m’a nommée Madame de Maintenon, que j’ai l’imbécillité d’en rougir, et tout aussi vrai que j’aurois de plus grandes complaisances pour lui que celle de porter le nom d’une terre qu’il m’a donnée. Je dirai bien à Mme de Montespan qu’il y a de faux frères, et que du soir au lendemain la ville est fort exactement informée de tout ce qui se fait ici. Les amis de mon mari ont tort de m’accuser d’avoir concerté avec le Roi ce changement de nom : ce sont ou mes ennemis ou mes envieux ; peu de bonheur en attire