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beaucoup. Le voyage de Baréges[1] n’est pas encore fixé ; au retour, je serai plus libre, et j’aurai le plaisir de vous écrire moins souvent. M. de Coulanges est ici, on s’en aperçoit bien : on s’ennuyoit.


1675

393. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN À MADAME DE SÉVIGNÉ ET À MADAME DE GRIGNAN, ET DE MADEMOISELLE DE BUSSY À MADAME DE SÉVIGNÉ.

Je fus deux mois sans recevoir cette réponse (no 391) de Mme de Sévigné. Enfin je la reçus le 20e mars, et aussitôt je lui écrivis cette lettre.
À Chaseu, ce 20e mars 1675[2]
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de bussy à madame de sévigné.

J’étois tout prêt à vous faire une rabutinade, ma chère cousine, sur ce que je ne recevois pas au 19e mars la réponse que vous deviez à ma lettre du mois de janvier. Je la viens de recevoir, cette réponse, par la diligence, avec une caisse que ma fille de Sainte-Marie envoyoit à sa sœur ; la caisse a été jusqu’en Provence, au moins a-t-elle pu y aller, et il a fallu plaider pour la ravoir. Encore si la Sainte-Marie m’avoit mandé que votre lettre y étoit, elle m’auroit épargné le chagrin que j’ai eu contre vous ; mais je crois (Dieu me veuille pardonner !) que votre nièce nous vouloit brouiller ensemble. Si vous saviez la colère où j’étois contre le maître de la diligence, vous jugeriez bien que j’avois quelque pressentiment qu’il y avoit dans cette cassette quelque chose qui m’étoit plus

  1. 2. Voyez plus loin les lettres du 7 août (vers le milieu) et du 3 novembre 1675.
  2. Lettre 393. — 1. La lettre est datée du 16e mars dans le manuscrit de l’Institut.