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nez voir si je profite bien de l’exemple que j’ai ici, il me paroît assez bon à imiter, j’entends au moins pour l’air.

de bussy à madame de grignan.

Avec tout cela, Madame, vous avez beau dire, c’est un malheur pour moi que vous partiez de Paris. Je suis encore plus prêt d’y aller qu’en Provence : ainsi vous n’auriez pas trop mal fait quand vous m’auriez annoncé votre départ un peu plus délicatement.

Au reste, Madame, je vous rends mille grâces de vos offres. Je me passerois fort bien de votre huile, et j’aimerois mieux ne manger jamais de salade, que de vous voir aller où vous allez[1].

Je sais bien, Madame, que vous prenez part, comme font tous mes amis, au mariage de ma fille ; et vous devez savoir aussi que je vous en remercie comme font tous les pères des nouvelles mariées. Je serai fort trompé si je ne suis grand-père au bout de l’an. La demoiselle n’a point du tout l’air d’une brehaigne[2].


  1. 6. Ce paragraphe manque dans le manuscrit de l’Institut, et le suivant commence par : « Au reste, Madame, je sais bien. » À la fin de la lettre, après les mots : « l’air d’une brehaigne, » on lit de plus : « ni le futur d’un Langès. » Ces mots ont été ajoutés après coup par Bussy, par-dessus une espèce de parafe. — Sur Langès, Langeais, on peut voir les Mémoires de Bussy. tome II. p. 171.
  2. 7. Brehaigne est un terme d’origine obscure, qui signifie « stérile. »