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voulez-vous que je vous le dise ? C’est qu’elle l’aime passionnément. » Il pourroit y ajouter, à mon éternelle gloire : « et qu’elle en est aimée. »

J’ai le paquet de vos soies ; je voudrois bien trouver quelqu’un qui vous le portât ; il est trop petit pour les voitures, et trop gros pour la poste : je crois que j’en pourrais dire autant de cette lettre. Adieu, ma très-aimable et très-chère enfant ; je ne puis jamais vous trop aimer ; quelques peines qui soient attachées à cette tendresse, celle que vous avez pour moi mériteroit encore plus, s’il étoit possible[1].


1675

420. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Paris, vendredi 16e juillet.

Il me semble, ma très-chère, que je ne vous écrirai aujourd’hui qu’une petite lettre, parce qu’il est fort tard. Croiriez-vous bien que je viens de l’Opéra avec M. et Mme de Pompone, l’abbé Arnauld[2], Mme de Vins, la bonne Troche, et d’Hacqueville ? La fête étoit faite pour l’abbé Arnauld, qui n’en a pas vu depuis Urbain VIIIe[3], qu’il étoit à Rome avec Monsieur d’Angers[4] : il a été fort

  1. 17. À la suite de cette lettre, on lit dans les précédentes éditions, depuis Grouvelle (1806), une lettre de Mme de Sévigné à Mme de la Fayette, que nous renvoyons au Supplément, tout à la fin de la Correspondance, parce qu’il nous est impossible d’en fixer la date.
  2. Lettre 420 (revue sur une ancienne copie). — 1. Frère aîné de M. de Pompone. (Note de Perrin.) — Voyez tome I, p. 433, note 4.
  3. 2. Maffeo Barberini, pape de 1623 à 1644.
  4. 3. Henri Arnauld, oncle de M. de Pompone, connu d’abord sous le nom d’abbé de Saint-Nicolas, depuis évêque d’Angers, et l’un des plus saints prélats qu’ait eus l’Église de France. (Note de Perrin.) — Voyez tome II, p. 402, note 9.