et malgré le beau raisonnement du commencement de ma lettre, il y a bien d’autres maux que les douleurs, qui pour être moindres, n’en sont pas plus supportables. Pour moi, je suis toujours traversée dans ce que je souhaite le plus : la vie assurément est fort désobligeante.
Quand le chevalier de Lorraine partit, il faisoit l’amoureux de l’Ange[1], et Monsieur le vouloit bien. La Coetquen n’a osé, dit-on, reprendre le fil de son discours. Mme de Rohan a quitté la Place[2] ; elle est logée à l’hôtel de Vitry, et toute sa famille. J’attends des réponses de M. de Pompone. Nous n’avons point encore de premier président[3].
1672
273. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.
Ma bonne, il faut que je vous conte une radoterie que je ne puis éviter. Je fus hier à un service de Monsieur le chancelier à l’Oratoire. Ce sont les peintres, les sculpteurs, les musiciens et les orateurs qui en ont fait la dépense : en un mot, les quatre arts libéraux[4]. C’étoit la plus belle
- ↑ 14. (Louise-) Élisabeth Rouxel, fille du maréchal de Grancey. (Note de Perrin.) — Voyez la note 19 de la lettre 262.
- ↑ 15. C’est-à-dire qu’elle a quitté la place Royale et qu’elle a loué l’hôtel de Vitry, qui occupait tout l’espace entre la rue Saint-Louis et les Minimes. Il ne reste plus rien de cet hôtel.
- ↑ 16. Il s’agissoit de la place de premier président du parlement de Provence, vacante par la mort de M. d’Oppède. (Note de Perrin.).
- ↑ Lettre 273. — 1. « Ceux qui composent l’Académie de la peinture et de la sculpture firent faire (le 5 mai), en l’église des prêtres de l’Oratoire de la rue Saint-Honoré, un service pour le chancelier de France, avec une pompe toute singulière. » (Gazette du 7 mai 1672.) — Plus loin (14 mai), la Gazette donne la description de cette pompe.