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Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 4.djvu/159

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1675 hommes qui n’ont point été à la guerre ni à la cour, il n’y en a pas un que j’aimasse mieux que celui-ci, et vous en demeurerez d’accord avec moi quand vous le connoîtrez. Ce que j’en estime le plus, c’est un grand desir qu’il a de suivre mes conseils, qui peut-être seront plus heureux pour lui qu’ils n’ont été pour moi. Il veut prendre de l’emploi à la guerre, il a du bien pour y subsister ; il a de l’esprit, il est sage, et il me paroît vigoureux. Avec de l’application, il peut obtenir quelque chose, et du moins se mettre en passe d’avoir l’agrément d’une lieutenance de Roi en Auvergne, ou dans la comté de Bourgogne, si elle nous demeure[1].

Depuis que vous êtes partie de Paris, il s’est passé un événement bien plus extraordinaire en la prise de Trèves, que celui du combat de Consarbrick il y a longtemps qu’on perd des batailles dans le royaume ; mais on n’a jamais vu un maréchal de France, défendant une place, être forcé l’épée à la gorge, par les officiers de la garnison, de signer une capitulation qu’ils avoient faite sans lui. Dans la première affaire, le maréchal de Créquy avoit

    tut : « Plût à Dieu que vous y pussiez être ! Vous seriez contente de Coligny ; pour moi, je le suis fort. » Les deux phrases suivantes : « De tous les gentilshommes…. » et : « Ce que j’en estime le plus…. » sont omises. — Les autres variantes sont : à la 10e ligne du premier paragraphe, « Il veut prendre de l’emploi si la guerre dure ; » à la 12e, « Avec de l’application, il peut fort bien parvenir à quelque chose, et du moins se mettre en état d’avoir… ; » à la 15e, « dans le comté…. » au commencement de l’alinéa suivant : « …, il est arrivé une chose…. que celle du combat…. ce n’est pas d’aujourd’hui qu’on a perdu…. » à la ligne 7, « qu’ils avoient faite de leur tête. » Le reste du paragraphe est réduit à ce peu de mots : « Il est bien malheureux. S’il eût été secondé, je crois que les ennemis eussent levé le siége. »

  1. 3. La comté de Bourgogne, ou Franche-Comté, conquise par Louis XIV, ne fut définitivement réunie à la couronne qu’en 1678, par le traité de Nimègue.