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1675heureux, s’il est arrivé à bon port dans la terre promise ; s’il y est bien placé, bien établi, lui et ses femmes, ses enfants, ses moutons, ses chameaux : cela méritoit bien un petit mot. Il a dessein de le reprendre quand il ira à Grignan.

Comment se portent vos enfants ? Adieu, ma très-aimable et très-chère ; je reçois fort souvent des lettres de mon fils ; il est bien affligé de ne pouvoir sortir de ce malheureux guidonnage ; mais il faut qu’il comprenne qu’il y a des gens présents et pressants, qu’on a sur les bras, à qui on doit des récompenses, qu’on préférera toujours à un absent qu’on croit placé, et qui ne fait simplement que s’ennuyer dans une longue subalternité dont on ne se soucie guère. Ah ! que c’est bien précisément ce que nous disions : après une longue navigation, se trouver à neuf cents lieues d’un cap, et le reste !

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451. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN À MADAME DE SÉVIGNÉ.
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Un mois après que j’eus écrit cette lettre (n° 439, p. 108), j’écrivis encore celle-ci à Mme de Sévigné.

À Chaseu, ce 1er octobre 1675.

Enfin, Madame, voilà le mariage de Mlle de Bussy arrêté, et le jour pris au 4e novembre prochain[1]. Je vous envoie la copie d’une procuration, je vous supplie de m’en envoyer une pareille[2]

  1. LETTRE 451. — Le mariage eut lieu le 5 novembre. Voyez la lettre de Bussy du 26 décembre 1675. Sur Coligny, voyez tome III, p. 443, note 5.
  2. On lit ici, au lieu de cette phrase, dans le manuscrit de l’Insti-