1675 Adieu, la plus aimable du monde et la plus aimée : comptez, comptez un peu les cœurs où vous régnez, et n’oubliez pas le mien. Vous allez avoir Monsieur le Coadjuteur vous serez bien heureux tous deux.
On joue des sommes immenses à Versailles. L’hoca est défendu à Paris [1], sur peine de la vie, et on le joue chez le Roi ; cinq mille pistoles en un matin, ce n’est rien. C’est un coupe-gorge ; chassez-le bien de chez vous.
Je m’ennuie d’entendre toujours dire « Les Impériaux ont repassé le Rhin. Non, ils ne l’ont pas passé [2]. Je voudrois qu’ils prissent leur parti. Je prends celui d’embrasser M. de Grignan ; je le remercie de me souhaiter dans son château. Je suis bien fâchée que vous n’y ayez point vu Vardes ni Corbinelli ; le rendez-vous est pour l’année prochaine. J’ai mandé à M. de Lavardin l’affaire de M. d’Ambres ; il y songeoit souvent vous voilà un peu mortifiés, Messieurs les grands seigneurs [3] ! Vous jugez bien que ceux qui décident ont intérêt à soutenir les dignités il faut suivre les siècles, celui-ci n’est pas pour vous.
- ↑ Voyez tome II, p. 528, note 23, et la lettre du 7 juin précédent, tome III, p. 474. Pour la défense de jouer au hoca, voyez le Traité de la Police de Delamarre (tome I, p. 460 et 461), et les arrêts du parlement qui y sont mentionnés.
- ↑ Le 12 septembre, « toute l'armée impériale avait évacué l'Alsace et s'était retirée à Kandel, dans le Palatinat cis-rhénan, entre Weisseinbourg et Landau.... » Montecuculi y demeura « jusqu'à la fin octobre, faisant construire de grands ouvrages de défense autour de Lauterbourg, et deux fortes têtes de pont sur les deux rives du Rhin. » (Histoire de Louvois, par M. Rousset, tome II, p.187 et 188.)
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A cause du monseigneur, qu’ils disputoient en écrivant à MM. les maréchaux de France, ce qui fut décidé en faveur de ces derniers.
(Note de Perrin.) Voyez les lettres des 19 et 27 août précédents, p. 64 et 94, 95.
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