1675
M. de Sévigné à Bourbilly quand M. de Coligny me fera voir la grandeur de sa maison.
Mais à propos du cardinal de Retz, j’ai trouvé le dessein de sa retraite fort beau. J’ai cru qu’il ne se repentiroit jamais de l’avoir pris et que s’il en avoit quelque tentation, il étoit trop honnête homme pour y succomber. J’ai trouvé plaisant ce que vous dites au monde là-dessus, qu’il attende que le cardinal de Retz sorte de sa retraite pour parler, et qu’en attendant il se taise. Mais vous avez beau dire, le monde ne se taira pas, il n’aime pas à louer, et surtout les choses admirables. Quand il ne peut mordre [1], comme vous voyez, sur le présent, il se retranche sur l’avenir. Faisons bien, et le laissons dire. Mais. je vous fais une leçon, Madame, dont je ne profite pas moi-même; car le Misanthrope [2] n’est pas plus déchaîné contre ce qui le choque, que je le suis contre les gens qui veulent à tort et à travers gâter les belles actions.
Adieu, ma chère cousine. Au reste ne m’appelez plus comte, j’ai passé le temps de l’être. Je suis pour le moins aussi las de ce titre que M. de Turenne l’étoit de celui de maréchal [3] Je le cède volontiers aux gens qu’il honore.
- Aux Rochers, dimanche 20e octobre.
Nous ne pouvons nous lasser d’admirer la diligence et