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1675bonhomme Boucherat, quand j’en entendis parler ; je ne crois pas que l’on puisse donner la moitié. Les états s’ouvriront demain, c’est à Dinan. Tout ce pauvre parlement est malade à Vannes ; Rennes est une ville déserte. Les punitions et les taxes ont été cruelles ; il y auroit des histoires tragiques à vous conter d’ici à demain[1].

La Marbeuf ne reviendra plus ici ; elle démêle ses affaires pour s’aller établir à Paris. J’avois pensé que Mlle de Méri feroit très-bien de louer une maison avec elle. C’est une femme très-raisonnable, qui veut mettre sept ou huit cents francs à une maison ; elles pourront ensemble en avoir une de onze à douze cents livres ; elle a un bon carrosse ; elle ne seroit nullement incommode, et on n’auroit de société avec elle qu’autant que l’on voudroit. Elle seroit ravie de me plaire et d’être dans un lieu où elle me pourroit voir, car c’est une passion, qui pourtant ne la rend point incommode. Il faudroit que d’ici à Pâques Mlle de Méri demandât une chambre à l’abbé d’Effiat : j’ai jeté tout cela dans la tête de la Troche.

  1. La lettre est-elle mal datée, ou bien admettrons-nous, d’une part, que Mme de Sévigné n’ait pas su d’avance quel jour devaient s’ouvrir les états ; et de l’autre, qu’elle ignorât encore le 13 qu’ils s’étaient ouverts cinq ou six jours avant cette date ? Voyez la note précédente.