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1675Ce coup est rude pour les grands officiers ; ils sont mortifiés à leur tour, c’est-à-dire le gouverneur, qui ne s’attendoit pas à une si mauvaise réponse sur le présent de trois millions. Monsieur de Saint-Malo est revenu[1] : il a été mal reçu aux états. On l’accuse fort d’avoir fait une méchante manœuvre à Saint-Germain, et qu’il devoit du moins demeurer, après avoir mandé ce malheur en Bretagne, pour tâcher de ménager quelque accommodement. Pour M. de Rohan, il est enragé, et n’est point encore revenu ; peut-être qu’il ne reviendra pas[2].

M. de Coulanges me mande qu’il a vu le chevalier de Grignan, qui regrette fort mon absence[3] : je suis plus touchée que je ne l’ai encore été de n’être pas à Paris, pour le voir et causer avec lui. Mais savez-vous bien, ma chère, que son régiment est dans le nombre des troupes qu’on nous envoie ? Ce seroit une plaisante chose s’il venoit ici ; je le recevrois avec une grande joie.

J’ai fort envie d’apprendre ce qui sera arrivé de votre

  1. Voyez les lettres des 17 et 27 novembre précédents, p. 238, note 14, et p. 250, note 3.
  2. Cette phrase manque dans l’édition de 1734.
  3. « Qui s’accommode mal de mon absence, » (Édition de 1754.)