Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 4.djvu/336

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
— 330 —

1676


avoir un qui ne fût plus digne de moi. De me dire maintenant que je serai confondu dans le grand nombre de gens qui portent le nom de Bussy, je vous répondrai que je serai assez honorablement différencié par celui de Rabutin, qui accompagnera toujours l’autre [1].

Je crois, ma chère cousine que vous approuverez mes raisons ; car vous n’êtes pas personne à croire qu’il y a de la foiblesse à changer d’opinion, quand vous en voyez une meilleure [2].

Mais, puisque nous sommes sur ce chapitre, il faut que je l’épuise, et que je vous fasse tout d’un coup comprendre de quelle manière je veux que vous me conceviez, afin que vous me fassiez ainsi concevoir à ceux à qui vous parlerez de moi. Je vous envoie pour cela une relation de ce qui se passa entre Duras et moi, et les réflexions que j’ai faites sur cet événement. Je les aurois envoyées à tous mes amis de la cour, si l’intérêt de Coligny ne m’en eût empêché ; mais il est assez des amis de Duras, et il va servir cette campagne auprès de lui, et tout le bien dont il jouit aujourd’hui est dans son gouvernement [3].

  1. On lit ici de plus dans le manuscrit de l’Institut le paragraphe que voici « Et pour répondre maintenant à ce que vous me dites de tous ces Messieurs qui ne se sont point trouvés déshonorés de porter le titre de comte, je vous dirai que les comtes de Saint-Aignan et du Lude étoient bien las de l’être, quand le Roi leur fit la gràce de les faire ducs ; que le comte de Sault étoit encore jeune quand il fut duc par la mort de son père ; que les comtes de Fiesque et de Brancas, s’ennuyant de l’être, comme je ne doutois pas qu’ils ne l’eussent fait, ne pouvoient s’en prendre qu’à eux-mêmes, parce qu’ils n’avoient rien fait pour être plus ; et que M. de Grignan n’avoit pas encore assez rendu de services pour s’impatienter d’être comte. »
  2. Ici finit la lettre dans le manuscrit de l’Institut. Deux lignes plus haut, au lieu de ces mots « qu’il y a de la foiblesse, » on lit « qu’il y ait de la foiblesse. »
  3. De Franche-Comté. Voyez tome II, p. 85, note 7.