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1676matias vous paroissent clairs et aisés : de tout ce qui a parlé de l’homme et de l’intérieur de l’homme, je n’ai rien vu de moins agréable ; ce ne sont point là ces portraits où tout le monde se reconnoit. Pascal, la Logique de Port-Royal[1], et Plutarque, et Montaigne, parlent bien autrement : celui-ci parle parce qu’il veut parler, et souvent il n’a pas grand’chose à dire. Je vous soutiens que ces deux premiers actes de l’opéra sont jolis, et au-dessus de la portée ordinaire de Quinault : j’en ai fait tomber d’accord ma mère ; mais elle veut vous en parler elle-même. Dites-nous ce que vous y trouvez de si mauvais, et nous vous y répondrons[2], au moins sur ces premiers actes ; car pour l’assemblée des Fleuves[3], je vous l’abandonne.

Ma très-belle et très-aimable petite sœur, ma mère vous embrasse avec sa main ridée ; et pour moi je vous embrasserois aussi, si j’osois étant brouillé avec vous comme je le suis.

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500. — DE CHARLES DE SÉVIGNÉ SOUS LA DICTÉE DE MADAME DE SÉVIGNÉ, PUIS EN SON PROPRE NOM, À MADAME DE GRIGNAN.
Aux Rochers, lundi 3e février.
de madame de sévigné, dictant à son fils.

Devinez ce que c’est, ma fille, que la chose du monde qui vient le plus vite et qui s’en va le plus lentement,

  1. Elle parut en 1662 ; l’achevé d’imprimer est du 6 juillet.
  2. « Dites-nous ce que vous y trouverez de si mauvais, et nous vous répondrons. » (Édition de 1734.)
  3. Dans le IVe acte d’Atys le lieu de la scène est le palais du fleuve Sangar, et les personnages de la scène v de cet acte sont une troupe de dieux de fleuves, de ruisseaux et de divinités de fontaines, qui dansent et chantent ensemble.