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1676dans le tourbillon des affaires humaines, et toujours rempli de toutes les vertus ; Mme de la Fayette, avec sa petite fièvre, et toujours bonne compagnie chez elle ; M. de la Rochefoucauld, tout ainsi que vous l’avez vu. Monsieur le Prince s’en va à Chantilly : ce n’est pas l’année des grands capitaines ; c’est par cette raison que M. de Montecuculi n’a pas voulu se mettre en campagne[1]. La bonne Troche dit qu’elle s’en va en Anjou ; elle est toujours la bonté même, et allante et venante ; on dit qu’elle est la femelle de d’Hacqueville. Monsieur de Marseille sera bien étonné de trouver son abbé de la Vergne entêté de vous. Vous êtes trop heureuse d’avoir eu Guitaut ; vous vous êtes bons partout ; l’on peut juger ce que vous vous êtes à Aix : c’est un homme aimable et d’une bonne compagnie ; faites-lui bien des amitiés pour moi. Je remercie M. de Grignan d’aimer mes lettres. Je doute que son goùt soit bon. Ne soyez point en peine de la longueur de celle-ci, je l’ai reprise à plusieurs fois.


527. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ
À MADAME DE GRIGNAN.
À Paris, vendredi 24e avril.

Je suis toujours assez incommodée de mes mains. Le vieux de l’Orme ne veut pas que je parte avant la fin de mai ; mais tout le monde s’en va, et la maison que j’ai

  1. Nous avons dit que Montecuculi s’était retiré dès l’année précédente. Il disait « qu’un homme qui avoit eu l’honneur de combattre contre Mahomet Coprogli, contre Monsieur le Prince, et contre M. de Turenne, ne devoit pas compromettre sa gloire contre des gens qui ne faisoient que commencer à commander des armées. » (Abrégé chronologique de l’Histoire de France du président Hénault, année 1675.)