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1676plus de petits Amours, il n’en est plus question ; ce sont de petits ramoneurs les plus jolis du monde[1]. Mme de Vins a gagné un grand morceau de son procès, malgré M. d’Amboile[2], qui s’étoit signalé contre elle. La bonne Tarente est au désespoir contre M. d’Ormesson, qui gouverne les affaires de M. de la Trémouille, et qui ne veut pas qu’on lui fasse de certains suppléments au préjudice des anciens créanciers. Elle pleuroit fort bien tantôt, et me contoit aussi les incivilités de Mme de Monaco pour elle. Madame aime assez cette tante ; elle baragouine de l’allemand avec elle : cela importune la Monaco. Mon Dieu ! est-il vrai que la Simiane[3] s’est séparée de son mari, sous prétexte de ses galanteries ? Quelle folie ! Je lui aurois conseillé de faire quitte à quitte avec lui. On dit qu’elle vient ici, et qu’elle veut aller en Bretagne :

    de la Correspondance de Bussy, p. 460, et une note de Bussy, même tome, p. 147.

  1. LETTRE 534. — Ces éventails (représentant l’un les petits Amours et l’autre les petits Ramoneurs) existent encore ; ils sont conservés avec soin par une famille de Provence qui était unie par les liens de l’amitié avec Mme de Simiane. M. de Robineau, propriétaire de Bellombre, avait vendu cette maison à vie à la petite-fille de Mme de Sévigné. Il y trouva ces éventails quand il rentra dans sa propriété. (Note de l’édition de 1818.) — L’un et l’autre ont été gravés et joints aux Lettres inédites publiées en 1827. Voyez tome III, p. 14, note 30.
  2. André Lefèvre d’Ormesson d’Amboile, maître des requêtes, fils d’Olivier d’Ormesson qui rapporta le procès de Foucquet. Il devint intendant de Lyon, et y mourut, avant son père, en 1684. Il fut père d’un magistrat fort estimé, Henri-François de Paule, baron de la Queue.
  3. Voyez tome II, p. 259, note 10. — Dans l’édition de 1754 : « s’est séparée, » et deux lignes plus bas  : « de faire quitte avec lui. » — Les impressions de 1726, dont nous avons suivi le texte, ne donnent de ce billet que deux petits passages, qui, dans ces éditions, sont joints à la lettre du 19 juin 1675: c’est la phrase du commencement relative aux éventails, et cet endroit où il est parlé de Mme de Simiane, depuis Mon Dieu, jusqu’à quitte avec lui. Le reste du billet a paru pour la première fois dans l’édition de 1754.