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1676
Marie[1], je me suis vue en même temps comme votre M. Ribon.

On m’accable ici de présents. Il y a trois hommes qui ne sont occupés que de me rendre service : Bayard, Saint-Hérem et la Fayette. Écrivez-moi quelques mots de ces hommes ; car je vous fais souvent payer pour moi. Je crois ce que vous croyez sur ce que vous a mandé Mme de la Fayette ; elle ne se porte pas bien. Je reçois mille présents de tous côtés ; c’est la mode du pays, où d’ailleurs la vie ne coûte rien du tout : enfin, trois sous deux poulets, et tout à proportion. Faites mes compliments à M. de la Garde. Adieu, mon ange : aimez-moi bien toujours ; je vous assure que vous n’aimez pas une ingrate.

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541. —— DE MADAME DE SÉVIGNÉ
AU COMTE DE BUSSY RABUTIN[2].

Trois semaines après avoir écrit cette lettre (n° 533, p. 439), je reçus celle-ci de Mme de Sévigné.

À Vichy, ce 25e mai 1676.

Quand j’appris votre permission d’aller à Paris, j’en sentis toute la joie imaginable, et je courus avec Corbinelli pour m’en réjouir avec Madame votre femme. Nous trouvâmes qu’elle étoit délogée ; je crus que vous viendriez à l’instant, et que je vous verrois un matin entrer dans ma chambre : cependant vous ne vîntes pas, et moi

  1. Mme de Sévigné étoit appelée une relique vivante à Sainte-Marie, à cause de Mme de Chantal, sa grand’mère, qui étoit dès lors regardée comme une sainte par les filles de la Visitation, qu’elle avoit fondées. (Note de Perrin.)
  2. LETTRE 541. Cette lettre manque dans le manuscrit de l’Institut.