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1675
Monsieur le Prince : ce nouveau maréchal est aussi désireux de gloire que s'il étoit encore à parvenir[1].
À MADAME DE GRIGNAN.
Je vous envoie la plus belle et la meilleure relation qu’on ait eue ici de la mort de M. de Turenne : elle est du jeune marquis de Feuquières à Mme de Vins, pour M. de Pompone. Ce ministre me dit qu’elle étoit meilleure et plus exacte que celle du Roi. Il est vrai que ce petit Feuquières[2] a un coin d’Arnauld dans sa tête, qui le fait mieux écrire que les autres courtisans.
Je viens de voir le cardinal de Bouillon : il est changé à n’être pas connoissable. Il m’a fort parlé de vous : il ne doute pas de vos sentiments. Il m’a conté mille choses de M. de Turenne, qui font mourir. Son âme[3] apparemment, étoit en état de paroître devant Dieu, car sa vie étoit parfaitement innocente. Il demandoit à son neveu, à la Pentecôte, s’il ne pourroit pas communier sans se
- ↑ Dans notre copie, une autre main a ajouté ce qui suit, à la fin de la lettre : « J’ai écrit au Roi sur la mort de M. de Turenne. Voilà ma lettre. Vous voyez que je me sers de toutes sortes de sujets pour entretenir commerce avec notre maître. » — Voyez cette lettre au Roi dans l’édition de 1697, tome I, p. 182, et dans la Correspondance, tome III, p. 458.
- ↑ LETTRE 429. Note 1. Antoine de Pas, marquis de Feuquières, auteur des Mémoires sur la guerre, mort à soixante-trois ans en 1711 (voyez la lettre du 2 février 1680). Il était petit-fils d’Anne Arnauld de Corbeville, cousine germaine d’Arnauld d’Andilly (voyez tome II, p. 351, note 3).
- ↑ C’est le texte de 1734. Dans l’édition de 1754 : « son oncle. »